lundi 23 mai 2016

L'esprit de la forêt -- Moka

Rose n'ira pas au stage poney cet été, faute de sous. Ses parents l'ont envoyée passer trois semaines chez sa tante Annette, dans une ferme près de la forêt, dans le Jura. Là, elle fera la connaissance de Ludovic, son cousin, un garçon bizarre qui ne lui fera pas très bon accueil...
Ce roman est publié à l'école des loisirs, éditeur dont l'actualité contemporaine est un peu agitée. Long story short : l'éditrice historique des romans publiés à l'Ecole des loisirs a été écartée. Je me suis donc dit que j'allais prendre à la bibliothèque quelques bouquins publiés par madame Brisac, par curiosité.
Marguerite et Rosa ont beaucoup aimé cet esprit de la forêt. Avec un décor et trois personnages (pour simplifier), l'auteure construit un récit habile, mêlant mensonges, histoires qu'on se raconte et pure imagination. L'histoire est traitée tout en demi teintes et quart de teintes, avec des personnages très vrais, ce qui rend l'aspect "fantastique" du récit d'autant plus fort. Le roman dégage une atmosphère très originale, un peu étrange, qui reste une fois les dernières pages tournées.

Une lecture très recommandable et un bon choix.




samedi 21 mai 2016

La fameuse invasion de la Sicile par les ours -- Dino Buzzati

J’ignorais que Buzzati avait touché au récit pour enfants, et ce fut une heureuse découverte, parce qu’il l’a fait d’une manière toute buzzatienne. La fameuse invasion de la Sicile… a un titre programmatique : on y lira bien l’histoire du renversement de l’affreux grand duc de Sicile par une armée d’ours descendus des montagnes, l’installation de ces sympathiques plantigrades à la tête des institutions humaines, comment se passe l’occupation et comment elle finit.
Mais en plus de cet aimable récit, impliquant trolls, croquemitaines, enchanteurs, tripots clandestins, ours corrompus, batailles, coups de canons et morts diverses (et aucun personnage féminin, il me semble), la fameuse invasion est aussi un joli jeu méta-littéraire comme les auteurs Italiens de cette époque savent les faire. Pour vous donner un exemple, le livre commence par une longue liste de tous les personnages (une trentaine), chacun accompagné d’un petit paragraphe de commentaire qu’il faut absolument lire. Car, loin d’être un rappel pour le lecteur perdu, ces pages introductives construisent un jeu d’attentes et de surprises avec le récit qui suit. Le roman commence déjà là !
L’auteur a dessiné ses propres illustrations pour le récit, a composé chansons et poèmes, joué avec les codes du conte… Cela donne un récit enjoué, intelligent, amusant à tout un tas de niveaux. Les enfants ont aimé, et moi aussi ! 

 Chronique publiée également sur le blog Au bout de la corde.